Réveil douloureux

Sae ouvrit les yeux. Où était-elle ? Elle ne se souvenait pas des détails. Tandis qu'elle se relevait, un mal de tête la foudroya sur place et elle gémissa de douleur en prenant sa tête entre ses mains. Il lui semblait se souvenir avoir vu les rayons de la lune, puis plus rien...

Était-elle encore au village ? Sûrement pas, l'endroit ne lui était pas familier. Autour d'elle se dressait quatre murs de béton. De grandes fissures les traversaient de part en part, et l'on pouvait apercevoir une porte en bois pourrie à cause de l'humidité ambiante. On apercevait par la fenêtre de petits objets brillants de mille feux tomber sur le sol dans un bruit de verre brisé.

Sae resta encore quelques minutes au sol, à observer cette pluie étrange tomber puis se releva difficilement avant de se rendre compte de l'absence d'une présence familière.

"Kusabi ?"

La vois de la jeune fille, d'habitude si sûre d'elle, n'était presque qu'un chuchotis, atténué par la "pluie". Elle répéta, plus fort:

"Kusabi ?"

Le silence lui répondit, et un grand frisson traversa son échine. Où était-il allé ? Il avait intérêt à avoir une bonne raison pour l'avoir laissé seule, comme être aller tuer quelqu'un par exemple. De toute façon, qu'il soit partit ou pas, Sae n'allait pas rester là à rien faire et décida de visiter un peu le bâtiment.

Le fantôme s'aventura donc au dehors de la pièce et ouvrit la porte délabrée qui donnait sur un couloir, vide et sombre. Elle flotta alors dans une direction au hasard, observant autour d'elle s'il n'y avait pas une forme de vie quelconque mais ne trouva malheureusement rien.

Après peut être une heure de déambulation, la jeune fille arriva près d'une source de lumière qui semblait être l'entrée du bâtiment. Ni une, ni deux, Sae s'approcha de l'extérieur et sorti de ce qui semblait être un hôpital avant de voir que les objets tombant du ciel étaient toujours là. Elle tendit sa main, curieuse de voir l'effet que procurait ces objets, et poussa un petit glapissement en sentant que les dit objets lui avait fait une large entaille dans la main, qui était heureusement peu profonde.

La jeune fille porta sa blessure à ses lèvres pour essayer de calmer la douleur, regrettant de ne plus avoir de sang dans les veines. Que pouvait-elle faire maintenant ? Elle sentait qu'elle ne devait pas s'aventurer sous cette pluie et décida d'attendre dans l'entrée que l'intempérie cesse.

Amante décide alors qu'il valait mieux partir, puis part de l'hôpital à bord de son Orbital Frame. Depuis, des années ont passé, mais Sae est toujours devant la porte de métal, entrain d'attendre une réaction divi*SBLAF* Aieuh...

Je disais donc...
Après un rapide tour du toit, juste histoire de "sécuriser la zone" comme au bon vieux temps, ainsi que pour apprécier un peu la magnifique vue qu'offre Silent Hill sous la brume, Amante se dirige vers la seule porte du toit, une porte entièrement de métal.
Pour une raison ou pour une autre, la porte est solidement fermée par une chaine, rattachée à celle-ci par un cadenas. Le message semble clair : quoi qu'il y ai à l'intérieur, il ne faut, ou fallait, pas que ça atteigne le toit.
Rien de bien rassurant, mais ça ne fait qu'accentuer la curiosité d'Amante, et son envie d'explorer les vestiges de cet hôpital.

Elle se prépare donc à forcer le cadenas d'un violent coup de crosse, lorsque la porte se met soudainement à vibrer, comme si quelqu'un ou quelque-chose tentait vainement de l'ouvrir.

Au bout d'un court laps de temps, la porte cesse de vibrer.
Amante attend alors quelques instants, espérant entendre la chose à l'origine de ce vacarme s'éloigner, mais n'entend rien.
Finalement, elle décide de retourner à son occupation première, et donne un grand coup de crosse dans le cadenas, puis un deuxième, et un troisième... Ce dernier résiste.
Visiblement, ce genre de trucs, ça ne marche que dans les films, ou qu'avec les gros bonshommes baraqués, et pas avec les frêles, mais infiniment séduisantes, rajoute mentalement Amante, adolescentes.
Aussi décide-t-elle de régler ça avec un bon vieux tir de fusil à pompe, quitte à ameuter toutes les éventuelles bêtes du bâtiment.

Le tir de fusil à pompe fait merveille. Non seulement fait-il sauter le cadenas, mais aussi la porte vieillissante, qui sort de ses gonds sous la puissance du tir, et dévale les escaliers en contre-bas avec un bruit assourdissant.

"Tan pis pour la discrétion !" dit Amante, le sourire aux lèvres.

Sae, assise sur les marches, regardait le décor alentour. Les murs étaient gris, sales, fissurés. On voyait nettement du moisi se former sur ces parois et on pouvait entendre des gouttes d'eau tomber de temps à autre. Cet endroit semblait inutilisé depuis si longtemps...

Un bruit fit sursauter le fantôme qui se releva d'un bond. Le dit bruit provenait de la porte en métal, comme si on tapait dessus avec un objet lourd. Une pierre peut être ? Par précaution, Sae s'éloigna de la porte de quelques pas. Tandis qu'un deuxième, puis un troisième retentit dans l'air, l'adolescente décide tout bonnement de descendre les escaliers et de se mettre dans un coin pour être hors de vue, au cas où...

Un grand bruit claque soudain dans l'air comme un éclair et fait sursauter Sae qui ne s'y attendait pas. Ensuite, elle entend la porte qui dégringole les marches et qui aterrit, au final, juste à côté du fantôme. Après quelques secondes seulement, une voix féminine lui parvient:

"Tant pis pour la discrétion !"

Puis plus rien, le silence total. Sae décida alors de voir le propriétaire de la voix et si, au passage, il était dangereux. Elle leva alors son regard et vut une jeune fille, un peu plus vieille qu'elle à vue d'oeil, ayant des cheveux de la même couleur que les pétales de cerisier. N'ayant jamais vu ce genre de couleur de cheveux, le fantôme regarda la jeune fille, intrigué, puis décide de lui parler:

"Qui êtes-vous ?"

(Désolé pour le retard et pour une réponse aussi courte >_< J'essayerais de faire mieux la prochaine fois)

Amante commence à descendre les escaliers avec précaution quand elle entend parler.
"Qui êtes-vous ?"
Elle s'arrête au beau milieu de l'escalier, le temps de sommairement analyser la voix.

"Amante Furlair~" lui répond-elle d'une voix chantante et puérile.

Elle reprend sa décente, braquant de son arme le coin d'où semblait provenir la voix.
Une fois à moins d'un demi-mètre du coin, le braquant toujours de son arme, elle demande :

"Et vous ? Qui êtes-vous ? Je vous vois pas. Vous cachez pas ainsi, montrez vous. On est entre demoiselles, de toutes manières !"

Il serait bien étonnant que la mystérieuse voix appartienne à celle qui su faire vibrer avec tant d'ardeur la porte du toit, mais après avoir rencontré Morte, Amante est tout à fait disposée à envisager cette possibilité. Elle ne serait même pas étonnée de se retrouver nez à nez avec une aberration plutôt qu'avec une jeune fille, comme la voix le laisserait penser, voir même n'importe quoi d'autre.
Elle espère juste que si c'est belliqueux, ce soit sensible aux balles.

Amante ? Bizarre comme prénom. De quelle région du Japon venait-elle... ? Ce devait être un région bien éloignée de la sienne vu sa tenue et sa manière de parler... Sae revint là où elle était quelques minutes plus tôt tandis qu'Amante descendait les escaliers.

La jeune femme aux cheveux roses parla à nouveau et elle était beaucoup plus proche cette fois, à quelques pas du fantôme tout au plus. Elle lui demanda de se montrer. Sae hésitait: devait-elle vraiment se montrer ? Elle avait cru voir un objet bizarre entre les mains d'Amante et aurait bien aimé savoir ce que c'était, mais c'était peut être dangereux...

Finalement la curiosité l'emporta et Saeflotta jusqu'à se retrouver face à Amante, qui était effectivement très proche. Après quelques instants de silence, le fantôme déclara d'une voix neutre:

"Sae Kurosawa. Enchantée."

Le spectre fit une petite courbette par politesse puis observa avec insistance l'objet qu'Amante pointait sur elle. Qu'est-ce que ça pouvait être ? Il y avait une sorte de manche, puis un long conduit... Sae n'avait jamais vu cet objet.

"Qu'est-ce ?" demanda-t-elle en faisant un petit geste du menton en direction de l'objet. "Je suppose que c'est un objet dangereux vu la façon dont vous le pointez en ma direction."

Sae forma un poing de sa main droite, assez nerveuse: peut être que cette chose pouvait toucher les morts ? Et si c'était vraiment un objet pour blesser, ou pire, tuer, elle ne pourrait rien faire. Sans le Kusabi, elle était sans défense, même morte. Comment pourrait-elle arrêter Amante si elle décidait d'employer cette chose ? Elle ne savait même pas ce que ça pouvait être... Le spectre fronça légèrement les sourcils: elle devrait faire attention à ne pas froisser la jeune femme, car au moindre faux pas il y aurait sûrement une conséquence fâcheuse...

"Qu'elle est mignonne !"

Sae haussa un sourcil. De qui parlait Amante ? Quand même pas d'elle ? Et maintenant la voilà qui sourit. Qu'est-ce qui pouvait bien se passer dans sa tête... ? Ses cheveux roses avaient dû endommager ses neurones, ce n'était pas possible autrement. Finalement, la surexcitée s'approcha après avoir baissé la chose qu'elle tenait dans ses mains. Au moins, le danger semblait écarté pour le moment... Puis elle lui demanda si le sang sur son kimono était le sien.

"Non. J'ai été tuée par strangulation, je n'ai pas versé une seule goutte de sang. Par contre... Ceux que j'ai tué par la suite ne s'en sont pas si bien sortis..."

Sae ne put s'empêcher de sourire en se remémorant la mort de ces innocents villageois. Aucun doute, tuer été agréable. Voir les gens se tordre de douleur, supplier pour leur vie, mourir comme de misérables vers... Oui, tuer pouvait être très, très agréable.

"As-tu déjà tué toi aussi ?"

Le fantôme ajouta après avoir jeté un coup d'œil à l'objet bizarre en possession d'Amante:

"Je suppose que oui..."